Davey Moore, légende de la boxe originaire de Springfield, a marqué l’histoire de ce sport par son talent exceptionnel et son titre de champion du monde. Mais derrière la gloire se cache une tragédie qui a brutalement mis fin à sa carrière de dix ans et bouleversé le monde de la boxe. Découvrez le destin poignant de ce combattant hors pair, dont la vie a basculé en une seule nuit fatidique de 1963.
L’ascension fulgurante de Davey Moore
Né le 1er novembre 1933, Davey Moore reste l’une des plus grandes légendes sportives de la Miami Valley, plus de 60 ans après sa disparition tragique à l’âge de 29 ans. Boxeur exceptionnel, il demeure à ce jour le seul de la région à avoir participé aux Jeux Olympiques et à avoir décroché un titre de champion du monde professionnel.
Moore s’est initié à la boxe dès son plus jeune âge. À seulement 13 ans, il se présente à un tournoi local des Golden Gloves, mais est recalé en raison de son jeune âge, l’âge minimum requis étant de 16 ans. Loin de se décourager, le jeune Moore persévère et finit par devenir champion national AAU.
À 18 ans, après avoir quitté l’école et épousé sa femme Geraldine, Moore intègre l’équipe olympique américaine pour les Jeux d’Helsinki en 1952. Bien qu’il ne remporte pas de médaille lors de ces Olympiades, cela marque le début d’une carrière professionnelle qui durera 11 ans.
Un champion du monde incontesté
La carrière de Moore connaît une ascension fulgurante, passant rapidement du statut de tête d’affiche régionale à celui d’attraction nationale. En 1959, il s’empare de la couronne des poids plumes en battant Hogan « Kid » Bassey, titre qu’il défendra avec succès à cinq reprises.
Sa renommée devient mondiale, et il combat et remporte des victoires dans de nombreux pays : Angleterre, Venezuela, Italie, Espagne, Japon, Finlande et Mexique. Son palmarès impressionnant compte 59 victoires (dont 30 par KO), 7 défaites, 1 match nul et 1 sans décision.
Le combat fatal
Le 21 mars 1963, Moore affronte Ultiminio « Sugar » Ramos au Dodger Stadium dans un combat retransmis à la télévision nationale. Favori à 2 contre 1, Moore défend son titre face au jeune challenger cubain de 21 ans au palmarès déjà impressionnant (38 victoires, 1 défaite, 3 nuls).
Le combat est acharné, décrit par l’entraîneur de Ramos, Angelo Dundee, comme un « véritable corps à corps ». Au 10e round, Ramos prend l’avantage et assène plusieurs coups sans réponse à Moore. Ce dernier tombe à la renverse, son cou heurtant la corde inférieure du ring, en réalité un câble d’acier recouvert de caoutchouc.
Bien que Moore se relève rapidement, il est de nouveau touché et finit le round accroché aux cordes. Son coin arrête le combat. Moore donne une interview télévisée sur le ring avant de rejoindre les vestiaires où il s’entretient calmement avec les journalistes. Soudain, il se plaint d’un violent mal de tête.
Une fin tragique et un héritage durable
Le choc a endommagé le tronc cérébral de Moore. Il s’allonge sur une table de massage, perd connaissance et est rapidement transporté à l’hôpital White Memorial de Los Angeles. Malgré la veille constante de sa femme Geraldine à son chevet, Moore décède environ 72 heures plus tard sans avoir repris conscience.
Plus de 10 000 personnes, dont des célébrités comme Bob Hope et Sammy Davis Jr., rendent hommage à Moore lors de sa veillée funèbre à Los Angeles. À Springfield, sa ville natale, plus de 5 000 personnes viennent se recueillir à l’église Mt. Zion, et des milliers d’autres bordent les rues pour suivre le cortège funèbre de plus de 100 voitures jusqu’au cimetière de Ferncliff.
L’héritage de Davey Moore perdure à Springfield. Un parc et le gymnase de son ancienne école portent son nom. En 2013, la ville a inauguré une imposante statue de bronze de 2,4 mètres à son effigie, réalisée par le sculpteur Mike Majors, érigée sur un rocher de plus de 7 tonnes face à l’ancien lycée South High School.
Davey Moore reste dans les mémoires comme un boxeur exceptionnel et un champion du monde dont la carrière fulgurante a été brutalement interrompue. Son histoire tragique a inspiré de nombreux artistes, dont Bob Dylan qui lui a dédié une chanson intitulée « Who Killed Davey Moore? ». Plus de 60 ans après sa disparition, le souvenir de ce grand champion continue d’émouvoir et d’inspirer les générations suivantes.